La question de la place des femmes dans la société aujourd’hui et de l’état d’avancement de leurs droits, un enjeu collectif pour notre qualité du vivre ensemble en société et pour faire face aux défis qui sont devant nous :
- Les Nations unies dans le rapport chiffré ONU FEMMES publié en novembre dernier dénonçait l’accentuation de la violence à l’égard des femmes et des filles avec un constat sans appel : Toutes les 10 minutes, une femme est tuée dans le monde (https://www.unwomen.org/fr/articles/faits-et-chiffres/faits-et-chiffres-mettre-fin-a-la-violence-a-legard-des-femmes)
- Si la condition des femmes n’est évidemment pas la même dans les pays occidentaux et les pays en voie de développement, nombre d’organismes indépendants et d’associations s’alarment ces dernières années de la régression généralisée des droits des femmes
Simone de Beauvoir écrivait qu’il suffirait d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question, car ces droits ne sont jamais acquis. À l’heure où l’ordre mondial n’a jamais paru si incertain, ces mots résonnent de façon inquiétante.
Faut-il pour autant considérer, au risque de s’y noyer, uniquement ce constat pessimiste concernant l’évolution de la condition féminine, je ne le crois pas. La dirigeante, la femme, l’épouse, la mère et la citoyenne que je suis ne s’y résout pas.
De nombreux signaux donnent des raisons de croire qu’un basculement vers plus d’égalité est possible : La parité tente de s’imposer dans nos modèles de gouvernance comme une chance et non plus une contrainte, la parole des femmes se libère sous l’effet du mouvement #metoo, certaines, au risque de leur vie se soulèvent contre les rigorismes religieux ….
La question de la place de la femme dans le monde d’aujourd’hui pose pour moi plus largement la question du vivre ensemble, celle des droits des minorités, celle du monde que nous léguerons à nos enfants, filles et garçons. Et si l’histoire de l’humanité a souvent été écrite à l’encre de la domination, il me semble que les enjeux contemporains exigent plus d’altérité et de coopération si nous ne souhaitons pas que ce monde implose.
Être une femme dirigeante ingénieure dans un secteur du transport encore très largement masculin, n’a pas toujours été facile, notamment au début de ma carrière. Concilier ambitions professionnelles, aspirations personnelles et vie de famille m’a mise face à des équations auxquelles je n’étais pas préparée. Cependant, chaque obstacle rencontré a été l’occasion de me démontrer, comme aux autres, que les chemins existent là où nous les traçons avec patience et détermination. Les femmes, comme les hommes, sont capables : Capables de faire face aux défis, capables de transformer ces défis en opportunités, capables de résilience, de persévérance, d’excellence, capables surtout de proposer d’autres voies pour redéfinir les leaderships, et ouvrir celle d’une société plus juste.
Une meilleure représentation des femmes au sein des instances de décisions me semble plus que jamais nécessaire pour réinventer les différents modèles de nos sociétés. Je suis très fière d’avoir la parité au sein de mon Comité de Direction.
Cette parité n’est pas seulement un principe, mais une condition pour construire un environnement de travail où chaque talent est reconnu, où chaque voix compte, où l’équilibre entre hommes et femmes fait naître des idées nouvelles et une dynamique collective enrichie et amplifiée.
Tout au long de mon parcours de vie professionnelle et personnelle, j’ai rencontré des femmes exceptionnelles, de toutes origines et de tous horizons. Elles ont été pour moi une réelle source d’inspiration et d’émancipation.
Maman de trois enfants, je suis persuadée que les petits garçons comme les petites filles ont besoin d’une représentation plus juste de l’humanité, et notamment d’images et d’exemples de femmes indépendantes, libres et fortes. C’est pourquoi je trouve important d’accompagner des jeunes filles et des femmes, à ma petite échelle et en leur partageant mon expérience, j’essaie de les encourager à prendre de conscience de leurs potentiels (qui selon moi n’ont rien à voir avec le genre). La sororité est à la fois un levier et une force pour faire bouger les lignes et incarner ces nouveaux récits.
Aujourd’hui, plus que jamais, il nous incombe de réécrire le vivre ensemble.
À propos de Magali Euverte :
Magali Euverte est actuellement Directrice Régionale SNCF Voyageurs TER Bretagne et Coordinatrice du groupe SNCF en Bretagne. À ce titre, elle dirige avec engagement et détermination les équipes des transports express régionaux (TER) et coordonne les actions stratégiques pour assurer la qualité du service aux voyageurs tout en renforçant la performance et l’innovation dans la région. Son parcours au sein du groupe SNCF témoigne de sa capacité à diriger des équipes et à gérer des projets complexes dans le secteur ferroviaire.
Diplômée de l’École nationale des Ponts et Chaussées de Paris, une des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs, Magali Euverte a élargi ses horizons en suivant le programme du Collège des Ingénieurs à Montréal. Elle est présentement en formation certifiante avec l’EMLyon et Hervalues pour s’engager dans des conseils d’administration.
Femme de conviction, leader engagée et experte du secteur ferroviaire, Magali Euverte est une figure incontournable du monde des transports et œuvre chaque jour pour faire avancer les enjeux de la mobilité durable, de l’égalité des chances et de l’innovation.
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