DELEGATION PERMANENTE
DE LA REPUBLIQUE GABONAISE
AUPRES DE L’UNESCO A PARIS
Le Gabon, pays situé en Afrique centrale, est très engagé sur la promotion des droits des femmes.
En effet, la Constitution gabonaise, notre loi fondamentale, consacre l’égalité entre les femmes et les hommes.
Cette question a ainsi connu une évolution très significative. Un certain nombre d’actions et de mesures peuvent en être l’illustration.
Ainsi, sur le plan national, il est à noter que depuis notre accession à l’indépendance le 17 Août 1960, le cadre législatif gabonais s’est renforcé pour assurer pleinement la promotion de l’égalité Femme/Homme.
Il s’agit de mieux cerner les actions prioritaires au niveau législatif et social pour entre autres, mettre un terme aux violences dont les femmes sont victimes, les promouvoir davantage dans l’espace public et économique en les rendant plus autonomes et leur permettre d’accéder, en plus grand nombre aux hautes responsabilités.
En effet, plusieurs programmes ont été mis en place et en œuvre dans l’objectif de soutenir et renforcer les différentes lois au niveau pénal, civil ou encore au niveau du code du travail et d’œuvrer à la promotion des droits de la Femme et la réduction des inégalités entre les Femmes et les Hommes.
L’on peut citer, à titre d’exemples, les Programmes « Gabon Egalité », « La décennie de la Femme Gabonaise », « la stratégie de promotion des droits de la Femme et de réduction des inégalités Femmes/Hommes au Gabon ». De ces programmes, six (6) champs d’actions prioritaires peuvent être retenus : les violences faites aux femmes, l’éducation, la santé, le droit de la famille, mais aussi des actions à teneur économique et politique.
C’est ainsi que dans cette démarche en faveur des femmes, trois dimensions essentielles sont prises en compte pour atteindre les objectifs : Le développement humain et social, le développement économique et enfin, la participation politique.
Fort de cela, plusieurs femmes ont été promues à des postes à responsabilités. On peut citer quelques exemples. En effet, il y a eu une Présidente de la République, qui a assuré la transition à la suite du décès du deuxième président de la République Gabonaise.
De même, une femme a été nommée Vice-Présidente de la République, pour la première fois dans l’histoire du Gabon.
Il est aussi à noter la présence d’autres femmes qui ont été à la tête des institutions constitutionnelles telles que le Sénat, la Cour constitutionnelle.
De même aujourd’hui, le Sénat de la Transition est présidé par une femme, le Gouvernement de la République compte aujourd’hui plusieurs Femmes Ministres, Responsables des ministères régaliens tels que, l’Education Nationale, les Relations avec les Institutions Constitutionnelles, la Défense Nationale etc. Une mention particulière au secteur diplomatie où les Plus Hautes Autorités, en tête desquelles le Président de la République, ont nommé plusieurs femmes Ambassadeurs, une courbe très ascendante.
En début d’année 2025, lors du dernier remaniement gouvernemental, Son Excellence le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, a honoré l’ensemble des femmes gabonaises en nommant une ministre de la Femme et de la Protection de l’Enfance.
La création à nouveau de ce Ministère vient résolument contribuer à renforcer l’arsenal juridique existant en matière de droits et protection de la femme gabonaise, mais aussi continuer à mettre en œuvre les programmes existants en rassemblant de manière inclusive toutes les structures existantes en la matière, et enfin aller encore plus loin en matière de promotion des droits des femmes et leur protection.
C’est cela notre « ADN national sur ces questions d’égalité de genres », qui est par ailleurs notre boussole sur la scène internationale avec des actions concrètes.
En effet, cette position avant-gardiste du Gabon au niveau national, a emmené notre pays, sur le plan international, d’être à l’origine des Résolutions telles que celle proclamant la journée internationale de la veuve adoptée à l’unanimité lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2010 et célébrée le 23 juin de chaque année.
De même, à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à mon initiative et au nom du Gabon, pendant mon mandat en qualité d’Ambassadeur du Gabon auprès de la Francophonie (2015-2017), il avait été adopté en 2016 à Antananarivo à Madagascar, par l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Francophonie, une résolution portant création d’une Entité sur l’égalité Femme/Homme, les droits et l’autonomisation des Femmes et des filles. Cette Résolution recommandait de mettre en place une Stratégie Francophone sur l’égalité Femme/Homme. Ce qui fût fait lors du Sommet d’Erevan en Arménie en 2018.
Aujourd’hui ici à l’UNESCO, nous célébrons à mon initiative, au nom de mon pays, le Gabon, depuis le 25 janvier 2022, « La Journée Internationale des Femmes dans le Multilatéralisme », adoptée par les 193 États Membres, lors de la Conférence générale de notre Institution en novembre 2021.
Cette journée, dont l’Organisation des Nations Unies a reconnu l’existence et la pertinence, est désormais célébrée par la communauté internationale tous les 25 janvier de chaque année.
En effet, comme nous le savons tous, les institutions et organisations internationales consacrent rarement du temps et des ressources à la célébration des femmes dans notre système multilatéral.
L’agenda « femme, paix et sécurité » des Nations Unies, souligne d’ailleurs que les femmes, qui pourtant ont un rôle majeur d’actrices de changement, de transformation positive, ne sont pas suffisamment valorisées ou reconnues, et la reconnaissance limitée de leur expertise persiste.
Cette journée internationale des femmes vient donc à point nommé, afin de reconnaitre leur action indéniable, mais aussi apporter des réponses efficaces aux problèmes dont elles font face, gage d’un monde encore meilleur et plus apaisé.
Aussi, la Journée Internationale des Femmes dans le Multilatéralisme est l’occasion pour nous tous de nous arrêter un tant soit peu, discuter et prendre des décisions pertinentes sur les questions de l’heure pour l’atteinte de l’objectif 5 du développement durable.
En effet, bien que d’énormes progrès aient été réalisés en faveur de la promotion des droits des femmes dans le système multilatéral, bien que tout soit mis en œuvre pour l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable dans son alinéa 5, des progrès énormes restent encore à réaliser, notamment en matière d’égalité femme homme…
Il nous faut tous continuer à mener une réflexion plus approfondie et à continuer à proposer à la communauté internationale des pistes de solutions soutenues qui contribueraient à aider les Etats à mieux endiguer les phénomènes liés aux questions d’inégalité, par des mesures réglementaires nationales plus contraignantes.
Notre responsabilité est et sera collective.
Biographie
Rachel Ogoula est l’Ambassadrice Déléguée permanente de la République Gabonaise auprès de l’UNESCO.
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/rachel-annick-ogoula-akiko-%C3%A9pouse-obiang-meyo-9734a8322