Danielle Desguées, Directrice générale de BGE PaRIF, accompagne depuis près de quarante ans les porteurs de projet dans leur réussite professionnelle. Elle nous rappelle combien les femmes sont des atouts précieux pour l’essor économique d’un pays et combien il est nécessaire qu’elles affirment davantage leur esprit d’entreprendre.
MESDAMES OSEZ ENTREPRENDRE !
La sous-représentation des femmes dans la conduite des entreprises est un préjudice pour l’économie française.
Les femmes représentent l’actif économique le plus sous-utilisé au sein de l’économie mondiale, et si l’égalité était parfaite entre hommes et femmes, aussi bien en matière de participation au marché de l’emploi et de salaire que de taux entrepreneuriat, la France gagnerait 9,4 % de croissance sur 20 ans, soit 0,4 % par an. Un enjeu de taille !
La France est pourtant bien placée puisque la place des femmes au sein du marché du travail est de 83,4 % dans l’Hexagone, contre une moyenne de 78,4 % au sein de l’Union européenne. En revanche, en ce qui concerne l’entrepreneuriat féminin : il se situe à 34,4 % dans l’Union européenne, et seulement à 28 % en France. Le potentiel de l’entrepreneuriat des femmes est donc majeur.
Quels sont ces obstacles ?
Ce sont d’abord les préjugés qui constituent des barrières psychologiques à l’entrepreneuriat féminin.
Les femmes se mettent des freins par manque de confiance, seulement 29 % d’entre elles s’estiment capables de mener à bien la création d’une entreprise, contre 42 % pour les hommes.
Lorsque l’on pense « femme entrepreneure », on pense d’abord aux difficultés et de nombreux clichés apparaissent liés notamment à la compatibilité avec une vie familiale, qui découragent les femmes qui veulent créer leur entreprise.
« Le syndrome de l’imposteur » est assez présent chez les femmes. Elles estiment bien à tort qu’elles ne sont pas suffisamment capables ou créatives, malgré des preuves de réussite.
Les femmes font face à des tensions permanentes afin de mener de front projets familiaux et création d’entreprise. La porosité des sphères professionnelles, familiales et personnelles rend difficiles certains arbitrages et incite les femmes à un réajustement permanent de leurs priorités, qui s’exerce souvent au détriment du projet entrepreneurial : les projets professionnels du conjoint, la naissance et l’éducation des enfants sont ainsi autant de facteurs susceptibles de venir ébranler ce projet.
Par ailleurs, le regard des hommes envers l’entrepreneuriat féminin demeure compliqué, il s’exprime couramment par un manque de prise au sérieux ou d’intérêt envers certains projets portés par des femmes.
Leur performance est pourtant à valoriser puisque une fois passé le cap des 5 années, les entreprises dirigées par des femmes surpassent, en performance, celles qui sont dirigées par des hommes. Cette réussite est très certainement liée à leur volonté de se former davantage.
Au-delà de ces aspects, la levée de certains freins à l’entrepreneuriat féminin réside dans une modification profonde des représentations sociales liées à la place des femmes dans la société et dans un rééquilibrage des rôles et des fonctions domestiques au sein du foyer.
L’envie d’entreprendre est liée à l’éducation, à l’exemplarité et aux influences du quotidien.
A partir de ces prises de conscience nous devons mettre en œuvre des programmes volontaristes et ambitieux, à l’image de la parité en son temps. Il faut, par exemple, afin de stimuler les vocations, sensibiliser au plus tôt à l’entrepreneuriat féminin dans les collèges, les lycées et dans l’enseignement supérieur.
C’est dans cet esprit que la région Ile-de-France a mis en œuvre un programme d’ampleur « Entrepreneur # Leader » qui vise le soutien à l’entrepreneuriat du plus grand nombre avec un objectif de 50 % de femmes accompagnées dans leur projet.
En 2018, ce sont 24 300 femmes, soit 50% des créateurs que nous avons soutenus, qui ont été accompagnées à la création d’entreprise par notre Réseau national d’appui aux entrepreneurs BGE.
Nos couveuses Lab qui sécurisent leur parcours en leur donnant accès à notre KBis, et donc au droit de commercer sans créer leur entreprise dans un premier temps, concerne près de 80 % des femmes entrepreneures en test. Nos actions jouent un rôle positif et contribuent indéniablement à lever certains obstacles.
Animé par l’ambition de démocratiser l’entrepreneuriat, il s’agit pour notre réseau de ne pas centrer notre accompagnement uniquement sur le projet, mais de décrypter l’ensemble des dimensions constitutives de la démarche de création d’entreprise : le parcours professionnel antérieur, les motivations, mais également le contexte social, les ressources familiales et personnelles dont disposent les femmesafin de leur permettre de maîtriser les compétences entrepreneuriales nécessaires à la viabilité de leur projet.
Ce travail, les experts BGE le mènent au contact des entrepreneurs dans le cadre d’un parcours d’accompagnement sur-mesure, avec une mise en réseau afin de briser leur isolement, en mixant suivis individuels et formations collectives, et en donnant accès à une gamme d’outils numériques dédiés à la création et au développement de l’entreprise. Ce parcours s’adapte aux besoins, aux enjeux et au rythme de chacune car il est indispensable de se concentrer sur son projet entrepreneurial pour sortir des représentations
Notre modèle d’accompagnement à la création d’entreprise a permis, depuis 40 ans, la création et la reprise de 400 000 entreprises sur tout le territoire.
Il faut croire en vous mesdames et vos interlocuteurs seront convaincus !
A propos de Danielle Desguées
Passionnée par l’entrepreneuriat, elle met 40 années d’expérience dans la création, la reprise et le développement d’entreprises en France et en Europe, au service des porteurs de projet. « Nous constatons tous les jours que l’accompagnement des entrepreneurs est essentiel à la réussite de leur projet et la pérennité de leur entrepriseet pourtant 8 créateurs sur 10 ne rencontrent personne avant de se lancer. Notre réseau d’experts est à leur écoute pour les accompagner sur ce chemin ».